Mois : décembre 2016

Emily Darlington a soutenu sa thèse de doctorat le vendredi 9 décembre 2016

Emily Darlington a soutenu sa thèse de doctorat le vendredi 9 décembre 2016

Emily Darlington a brillamment soutenu sa thèse intitulée “Vers une compréhension des modalités d’implantation des dispositifs d’éducation et de promotion de la santé : conceptualisation du processus d’implantation et analyse des facteurs intervenant dans l’effet des programmes” le vendredi 9 décembre.

Voici le résumé de ce travail considérable :

La mise en œuvre de programmes de santé publique complexes est particulièrement délicate en milieu scolaire. Des différences sont fréquemment observées entre ce qui était attendu du programme et ce qui en résulte en réalité. Ces différences sont dues à un certain nombre de facteurs contextuels, en lien avec les caractéristiques propres du milieu, de la communauté et des acteurs concernés. Développer des programmes de promotion de la santé efficaces,   implique de prendre en compte l’impact de ces facteurs sur le processus d’implantation des projets. Par conséquent, il convient de s’intéresser à deux questions majeures : la première est celle de la transférabilité et de la généralisation des programmes, dont les effets sont difficiles à prévoir dans une telle variabilité contextuelle. La seconde question réside dans le renforcement du potentiel des programmes qui, loin d’être une évidence, est également sujet à de nombreux déterminants variables en fonction des situations.

Alors que l’implantation et la mise en œuvre des programmes est un champ largement investigué dans les domaines du sanitaire et du management, il s’agit d’un champ de recherche en expansion dans le domaine de la promotion de la santé. Cette thèse propose de s’intéresser aux modalités d’implantation des programmes avec un objectif double : une visée épistémique par une réflexion théorique sur les concepts à mobiliser, puis une confrontation empirique de cette approche dans trois études ; une visée transformative s’appuyant sur des propositions d’opérationnalisation de notre approche Chaque étude contribuera à explorer et expliciter un aspect de l’implantation : des processus générés, aux effets observés, en prenant en compte les facteurs déterminants en jeu.

Les résultats de ce travail mettent l’accent sur le fait que les caractéristiques initiales des différents contextes ont un impact majeur sur le processus d’implantation, à différents niveaux de mise en œuvre. Les interactions entre les facteurs sont complexes, elles s’inscrivent dans des boucles d’action-rétroaction. L’introduction d’un programme dans phd-edun contexte peut agir comme un révélateur de certaines conditions favorables ou défavorables, un élément perturbateur imposant de nouvelles contraintes, ou, au contraire, un nouvel élan stimulant la motivation des équipes. Il apparaît que les programmes sont instrumentalisés par les acteurs pour servir leurs propres objectifs en fonction des conditions de départ.

Il s’agit par conséquent de questionner le statut et le potentiel des programmes, implantés au sein de contextes d’une extrême complexité. Nous ne prônons pas un changement de paradigme, mais plutôt un déplacement du curseur d’une focalisation sur l’amélioration de la fidélité avec laquelle les programmes sont mis en œuvre, vers un ancrage fort dans les différents contextes. Cette stratégie nous semble particulièrement adaptée à une démarche de réduction des inégalités sociales de santé. Dans cette perspective, nous proposons l’élaboration de « patterns » d’implantation sur la base d’une analyse détaillée des éléments déterminants pré-existant dans les contextes considérés. Pour développer cette approche, il est nécessaire d’analyser les combinaisons de facteurs contextuels dans différents types d’écoles, ainsi que dans d’autres milieux.

Publié par Didier dans Actualités, Documents
Des fondements scientifiques pour les politiques intersectorielles au service de la santé et du bien-être de tous

Des fondements scientifiques pour les politiques intersectorielles au service de la santé et du bien-être de tous

Didier Jourdan est intervenu à la conférence de haut niveau de l’OMS « Œuvrer ensemble à l’amélioration de la santé et du bien-être » à Paris le 7 décembre 2016 sur le thème “des fondements scientifiques pour les politiques intersectorielles au service de la santé et du bien-être de tous”. Il a souligné que fonder l’action publique sur les données disponibles était à la fois un enjeu d’efficacité et un enjeu éthique. Il a mis en avant la double contribution des travaux scientifiques : l’aide à la compréhension des phénomènes sociaux, sanitaires, éducatifs d’une part et l’appui à la définition des modalités d’intervention d’autre part. En ce qui concerne les défis pour le futur, il a rappelé l’enjeu de se placer dans une perspective transformative, de dépasser la référence à l’implantation pour travailler sur les conditions du changement local, de produire des données sur les contextes et la façon dont une intervention pimg-20161207-wa0002ublique interagit avec les systèmes, sur le passage à l’échelle, la généralisation, la transférabilité. Il a souligné la place de l’innovation et a appelé au développement et à la valorisation des recherches-intervention. Pour terminer, il s’est focalisé sur l’enjeu du rapprochement des diverses formes de savoir au service de l’action et la création des conditions d’une dialogue permanent entre les acteurs publics, la société civile, les praticiens, les scientifiques… Pour cela il a rappelé qu’il est nécessaire de structurer les liens entre lieux de productions de savoir, lieux de décision, lieux de pratique, société civile, il a donné l’exemple du projet de chaire UNESCO couplé à un centre collaborateur OMS « Ecoles, Santé et Education ».

Le diaporama (en anglais) est disponible sur le site de la conférence de haut niveau.

 

 

Publié par Didier dans Actualités, Documents