Mois : janvier 2020

Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans : des données pour agir

Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans : des données pour agir

Une revue solide des données scientifiques sur les effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans vient d’être publiée par le HCSP. Enfin, une approche qui met à distance tant la dramatisation de l’effet des écrans (nos enfants vont tous devenir des idiots !) que la banalisation des comportements (ce sont de nouveaux modes de vie, c’est comme ça !). Oui les effets sont contradictoires : bénéfiques sur certains apprentissages et nocif sur le sommeil. Oui, les comportements associés ont un effet sur le surpoids. Oui, ces effets diffèrent selon les catégories sociales. Oui, comme pour tout ce qui concerne la santé, il convient de travailler sur l’écosystème de vie des enfants, leur éducation et le développement des compétences éducatives tant des familles que des professionnels. Oui, la prise en compte des inégalités sociale est décisive. Nous avons tout pour l’action. Bravo au HCSP !

Le lien vers l’avis du HCSP

Le résumé de l’avis du haut conseil :

Les écrans font aujourd’hui partie du quotidien.

L’analyse de la littérature apporte des éléments contradictoires de l’effet des écrans sur le développement cognitif de l’enfant et sur les troubles de la santé mentale. Les conséquences sur le sommeil sont établies et sont plus importantes si le temps d’utilisation augmente. Ce sont les comportements associés qui sont responsables de l’augmentation du surpoids : prises alimentaires augmentées, temps de sommeil réduit et qualité de sommeil altérée. Les chercheurs font état d’un risque significatif lorsque les enfants et les adolescents ont accès à des contenus sexuels et pornographiques, ou violents. Les écrans peuvent avoir des effets positifs dans des situations précises. Il existe des différences de comportements vis-à-vis des écrans en fonction des catégories sociales.

Le HCSP fait les recommandations suivantes :

  • Interdire les écrans pour les enfants de moins de 3 ans et les écrans 3D pour ceux de moins 5 ans.
  • Ne pas disposer d’écran dans la chambre des enfants et ne pas les laisser regarder la télévision une heure avant l’endormissement.
  • Accompagner la consommation d’écran en fonction de leur nature (tablette, télévision, jeu vidéo…) et des catégories d’âge.
  • Trouver un équilibre entre autorisation et interdiction et consacrer du temps aux autres activités.
  • Pour les parents et les encadrants, être capable de repérer les signes d’alerte d’une utilisation excessive des écrans et demander aide et conseil à celles et ceux qui connaissent les risques du numérique.
  • Les nombreuses incertitudes scientifiques soulignent le besoin de développer la recherche.
Publié par Didier dans Actualités
Enseignants et élèves en souffrance : “Guide Pratique pour des Partenariats entre École et Pédopsychiatrie

Enseignants et élèves en souffrance : “Guide Pratique pour des Partenariats entre École et Pédopsychiatrie

L’ouvrage “Enseignants et élèves en souffrance : Guide Pratique pour des Partenariats entre École et Pédopsychiatrie”, a été rédigé par Nicole Catheline, pédopsychiatre spécialiste des relations des enfants et adolescents en avec la scolarité, avec Sylvie Dieumegard, Yves Gervais et Marie-Thérèse Roux. Il propose de développer les expériences professionnelles conjointes de plusieurs acteurs du service public appartenant à l’école et à la pédopsychiatrie et intervenant dans le cadre de la prévention. Ces deux institutions, lorsqu’elles collaborent avec un objectif bien défini, œuvrent efficacement dans l’intérêt des enfants et des adolescents. Son propos est de donner des pistes de réflexion sur des modèles possibles de collaboration en tentant de mettre en avant les conditions de réussite et les inévitables difficultés qui faut savoir anticiper et résoudre.

Qu’ils soient malades dans l’école ou malades de l’école, les enseignants et les élèves en souffrance sont trop souvent ignorés. Quand ils ne le sont pas, ils sont généralement « externalisés » pour être pris en charge par une médecine individuelle et spécialisée… Nicole Catheline et son équipe proposent ici une autre voie. C’est la voie de la prévention et de l’accompagnement bienveillant dès l’apparition des premiers signes préoccupants. C’est, surtout, la voie de la collaboration et du partenariat au service des acteurs de l’institution scolaire. Pas question de se renvoyer les responsabilités, en une partie de ping-pong infernale, entre partenaires rivaux. Pas question, non plus, de « découper la personne en tranches » en ignorant que les dimensions affectives et cognitives, personnelles et professionnelles, sont étroitement liées et en interaction permanente. Pas question, enfin, de jouer aux « apprentis sorciers » en s’improvisant psychologue ou pédagogue sans en avoir la formation et les compétences.Forts d’une expérience de trente années, les auteurs de ce livre nous proposent une méthodologie rigoureuse pour un vrai travail partenarial entre professionnels de santé et professionnels de l’éducation. Ils nous présentent des exemples particulièrement convaincants de dispositifs structurés de collaboration. Ils nous montrent comment la souffrance au travail ou le décrochage scolaire peuvent être pris en charge par des équipes ou des binômes pluridisciplinaires afin d’éviter une externalisation systématique et une médicalisation excessive. Ce livre s’adresse aussi bien aux enseignants et cadres éducatifs, qu’aux infirmiers, éducateurs spécialisés, psychologues et médecins. Tous y trouveront des analyses et des outils grâce auxquels ils pourront mieux prendre soin ensemble de toutes les personnes qui fréquentent l’École.

Pour la chaire UNESCO “Educations & Santé”, le bien-être des élèves est un élément fondamental de la promotion de la santé à l’école. Ce guide qui s’appuie sur l’expérience de ses auteurs est une mine d’idées opérationnelles pour renforcer le travail intersectoriel.

https://esf-scienceshumaines.fr/pedagogie/344-enseignants-et-eleves-en-souffrance.html

Publié par Didier dans Actualités
Éducation et santé environnementale

Éducation et santé environnementale

L’amélioration de la santé de tous et la réduction des inégalités passe par un travail renouvelé sur l’environnement physique des écoles. Deux études, conduites en Amérique du Nord, mettent en évidence le lien existant entre pollution dans l’environnement scolaire et réussite éducative (évaluations en lecture et mathématiques, problèmes de comportement et absences). Ces études concernent l’influence de la pollution liée aux axes routiers d’une part et aux sites industriels d’autre part.

La réussite éducative et les facteurs qui l’influencent constituent des enjeux fort pour la santé publique. En effet, les données montrent que le niveau d’éducation influence fortement sur la santé. Comme le souligne le rapport de l’OCDE sur les apprentissages en santé, “Il ne s’agit pas en premier lieu de fournir un apprentissage plus spécifique basé sur la santé, mais de reconnaître et d’investir dans l’impact plus large de l’apprentissage général dans les contextes éducatifs tout au long de la vie”. Pour améliorer la santé et réduire les inégalités, la première priorité est d’avoir tous les élèves à l’école et d’assurer leur réussite scolaire. Les objectifs de santé sont indissociables des objectifs éducatifs, les écoles qui promeuvent la santé sont avant tout des écoles où la qualité de l’éducation offerte aux élèves est élevée.

Aux côtés des enjeux de gestion de l’école, de liens avec les familles et la communauté, de disponibilité des services médicaux et sociaux en milieu scolaire, d’enseignement (connaissances et compétences générales, parcours éducatif de santé), l’environnement physique et social est un déterminant de la réussite éducative des élèves. En effet, les enfants et les jeunes passent 40% de leur temps éveillé à l’école, les facteurs liés à l’air environnant, à la ventilation, à l’éclairage, au bruit, aux sanitaires, à la propreté des locaux, à la restauration sont des éléments clés de la réussite éducative.

Les collectivités territoriales consentent des efforts considérables dans ce domaine notamment en matière de cantines scolaires et de sanitaires. En ce qui concerne la pollution, nous n’en sommes qu’au début d’une évolution qui doit impérativement conduire à penser de façon renouvelée l’écosystème éducatif. En effet, les espaces scolaires accueillent des enfants et les jeunes, c’est à dire des personnes en développement, des personnes dont le système nerveux et les autres systèmes biologiques sont en cours de maturation. L’impact à long terme des facteurs sociaux et environnementaux est bien plus élevé que pour les adultes. Les approches qui régissent l’organisation des écoles doivent se fonder sur les données issues de la recherche tant sur les questions d’exposition que d’impact sur les plus jeunes.

Promouvoir la santé des enfants et des jeunes c’est leur transmettre les connaissances, les compétences et la culture leur permettant de prendre en charge leur propre santé et de contribuer collectivement aux évolutions favorables à la santé. Ce n’est possible que si chaque élève bénéficie d’un environnement scolaire adéquat. Ceci est d’autant plus décisif que les inégalités en matière de logement pénalisent déjà les enfants les plus vulnérables socialement. Il est nécessaire de faire alliance (chercheurs, État, collectivités, professionnels, associations, parents, élèves…) pour agir sur l’environnement scolaire et éviter de voir l’école contribuer à amplifier les effets délétères de certains facteurs environnementaux sur l’éducation et la santé.

Does Pollution Drive Achievement? The Effect of Traffic Pollution on Academic Performance (Jennifer Heissel, Claudia Persico et David Simon 2019)

The Effects of Local Industrial Pollution on Students and Schools (Claudia Persico et Joanna Venator 2019)

D’autres études sur la question de l’air dans les bâtiments scolaires

The Effect of Indoor Air Pollution on Cognitive Performance: Evidence from the UK (2018)

The Long-Run Economic Consequences of High-Stakes Examinations: Evidence from Transitory Variation in Pollution (2016)

D’autres ressources

Guide qualité de l’air intérieur

Le plan national santé environnement sur la qualité de l’air intérieur

Publié par Didier dans Actualités