Jour : 29 janvier 2020

Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans : des données pour agir

Effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans : des données pour agir

Une revue solide des données scientifiques sur les effets de l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans vient d’être publiée par le HCSP. Enfin, une approche qui met à distance tant la dramatisation de l’effet des écrans (nos enfants vont tous devenir des idiots !) que la banalisation des comportements (ce sont de nouveaux modes de vie, c’est comme ça !). Oui les effets sont contradictoires : bénéfiques sur certains apprentissages et nocif sur le sommeil. Oui, les comportements associés ont un effet sur le surpoids. Oui, ces effets diffèrent selon les catégories sociales. Oui, comme pour tout ce qui concerne la santé, il convient de travailler sur l’écosystème de vie des enfants, leur éducation et le développement des compétences éducatives tant des familles que des professionnels. Oui, la prise en compte des inégalités sociale est décisive. Nous avons tout pour l’action. Bravo au HCSP !

Le lien vers l’avis du HCSP

Le résumé de l’avis du haut conseil :

Les écrans font aujourd’hui partie du quotidien.

L’analyse de la littérature apporte des éléments contradictoires de l’effet des écrans sur le développement cognitif de l’enfant et sur les troubles de la santé mentale. Les conséquences sur le sommeil sont établies et sont plus importantes si le temps d’utilisation augmente. Ce sont les comportements associés qui sont responsables de l’augmentation du surpoids : prises alimentaires augmentées, temps de sommeil réduit et qualité de sommeil altérée. Les chercheurs font état d’un risque significatif lorsque les enfants et les adolescents ont accès à des contenus sexuels et pornographiques, ou violents. Les écrans peuvent avoir des effets positifs dans des situations précises. Il existe des différences de comportements vis-à-vis des écrans en fonction des catégories sociales.

Le HCSP fait les recommandations suivantes :

  • Interdire les écrans pour les enfants de moins de 3 ans et les écrans 3D pour ceux de moins 5 ans.
  • Ne pas disposer d’écran dans la chambre des enfants et ne pas les laisser regarder la télévision une heure avant l’endormissement.
  • Accompagner la consommation d’écran en fonction de leur nature (tablette, télévision, jeu vidéo…) et des catégories d’âge.
  • Trouver un équilibre entre autorisation et interdiction et consacrer du temps aux autres activités.
  • Pour les parents et les encadrants, être capable de repérer les signes d’alerte d’une utilisation excessive des écrans et demander aide et conseil à celles et ceux qui connaissent les risques du numérique.
  • Les nombreuses incertitudes scientifiques soulignent le besoin de développer la recherche.
Publié par Didier dans Actualités