Niveau d’éducation et risque de mortalité par cancer : une étude menée dans les pays européens

Une récente étude du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), publiée le 28 novembre dans The Lancet Regional Health Europe confirme que moins on est éduqué, plus le risque de mourir de cette maladie est grand. Cette étude a été commentée et analysée dans un article du Monde le 28 novembre.

En collaboration avec une dizaine d’organismes européens, une équipe de chercheurs du CIRC a analysé le risque de décès par cancer selon le niveau d’éducation dans 18 pays d’Europe sur une période comprise entre 1990 et 2015, sur l’ensemble de la population âgée de 40 à 75 ans. Si les inégalités socio-économiques dans la mortalité par cancer ont déjà été pointées par de nombreuses études, l’ampleur géographique et chronologique de cette étude offre une photographie inédite et sans appel concernant le rôle des déterminants socio-économiques de la santé.

L’étude révèle que les hommes les moins éduqués ont un risque deux fois supérieur de mourir d’un cancer du poumon que les hommes plus instruits. Quant aux femmes les plus défavorisées, elles présentent un risque de mourir du cancer du col de l’utérus trois fois plus élevé que les autres.

Selon les auteurs, ces inégalités peuvent être liées aux comportements individuels et collectifs qui influent sur l’exposition aux facteurs de risque, l’accès à un diagnostic précoce et aux campagnes de dépistage, ainsi que l’accès à des traitements efficaces.

Si ces inégalités se retrouvent dans tous les pays d’Europe, elles varient considérablement d’un pays à l’autre. Les différences géographiques jouent peu pour les personnes éduquées mais l’écart se creuse considérablement selon les pays pour les personnes peu éduquées.

Ces différences ne sont pas nécessairement liées à des politiques sociales ou de santé égalitaires. Selon les auteurs, elles peuvent également découler du fait qu’un groupe plus important et plus instruit a émergé plus tard.

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