Jour : 25 janvier 2021

Colloque – Du quartier à la ville apprenante : résiliences et alliances territoriales face aux crises

Colloque – Du quartier à la ville apprenante : résiliences et alliances territoriales face aux crises

La résilience face aux crises à l’échelle des territoires

L’Institut d’Auvergne-Rhône-Alpes du Développement des Territoires, avec le soutien de Clermont-Ferrand, ville apprenante Unesco, a organisé un colloque interdisciplinaire et international les 14 et 15 octobre 2020 sur le thème « Du quartier à la ville apprenante : résiliences et dynamiques territoriales face aux crises ».

Les villes et leurs territoires voisins, périurbains ou ruraux, sont confrontés à de nombreux défis en matière de cohésion sociale, de développement économique et de durabilité tant dans les pays en développement que dans les pays anciennement industrialisés. Alors que les crises se multiplient et sont interdépendantes, la notion de résilience pour qualifier la capacité d’une ville à affronter un choc, à s’adapter à un état d’instabilité ponctué d’épisodes extrêmes, recouvre, en pleine crise du coronavirus, une dimension toute particulière que souhaite aborder ce Colloque. Rappelons toutefois que les chercheurs ont montré différentes formes de résilience, depuis la simple capacité à absorber les chocs jusqu’à la capacité à transformer radicalement le modèle urbain et territorial, en passant par des changements pour adapter le système et le rendre plus résistant.

Les dynamiques des villes apprenantes ne participent-elles pas finalement à ces trois formes de résilience que l’on pourrait qualifier d’absorbatives, adaptatives et transformatives ? Plus généralement le processus apprenant peut-il accroître cette résilience et permettre aux villes de développer des projets basés sur un développement durable et inclusifla réappropriation des ressourcesla diffusion des apprentissages tout au long de la vie et l’intelligence collective ?

La crise récente a ainsi montré que les échelons territoriaux sont véritablement interdépendants, du quartier à la ville, de la ville aux territoires de proximité ou plus éloignés. Tout autant que les instances de pilotage et de gouvernance, l’importance des liens entre ces échelles spatiales comme l’ampleur des actions publiques ou des initiatives citoyennes, sont apparus essentiels. Les périodes de crise ne se résolvent pas uniquement dans la proximité, et la résilience suppose d’articuler non seulement les échelons mais aussi les connaissances, les fonctions politiques et techniques de chacun, les biens communs, les réseaux d’alliance et de coopération.

Cette problématique de la résilience des villes apprenantes et des alliances territoriales, ouvre tout un champ de réflexions pour les chercheurs et pour les acteurs de terrain, pour les spécialistes des sciences des territoires, de l’éducation ou de gestion, comme pour les experts de l’ingénierie territoriale, de l’architecture et de l’urbanisme, afin de couvrir les besoins de connaissances, de transferts de compétences et d’aides à la décision publique.

Un réseau pour stimuler l’échange des savoirs

Le réseau mondial UNESCO des « villes apprenantes », qui compte 174 cités issues de 55 pays, est né en 2013 lors de la tenue d’une conférence internationale à Pékin, organisée par l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie. Le référentiel de la ville apprenante insiste sur la création d’un processus qui vise à stimuler l’échange des savoirs et à promouvoir un apprentissage inclusif dans les systèmes d’enseignement, mais aussi à favoriser l’apprentissage au sein des familles et des communautés, pour l’emploi et au travail, en développant notamment l’usage des techniques numériques de formation. Ce faisant, la ville apprenante favorise l’autonomisation individuelle, la cohésion sociale et culturelle, ainsi que le développement durable des territoires.

Par ailleurs, alors que la notion de résilience renvoie à la fois à la structure donnée d’un système et à un processus d’acquisition de nouvelles qualités, on pourrait définir la ville, le quartier ou le territoire «apprenant» comme relevant d’un processus dynamique qui touche un espace approprié autour d’une volonté collective de coopérer, d’apprendre ensemble, pour construire collectivement des connaissances, pour gérer des biens communs, pour capitaliser et progresser tout au long de la vie, ce qui suppose un système d’actions communes, reposant sur l’ouverture, le dialogue, la confiance, les partenariats et les améliorations permanentes dans un processus itératif où l’évaluation et les régulations occupent une grande place.

Dans le monde, deux types principaux d’évolutions sont distinguées dans les villes et territoires par l’UNESCO :

  • L’intelligence par la technologie avec des projets de type « smart », les smart cities, les smart villages, les smart territoires ;
  • Le développement par l’humain qui place au cœur de la stratégie les divers apprentissages collectifs, le participatif, le collaboratif, le dialogue social et le vivre ensemble, le développement durable, la culture, etc.

En 2017, Clermont-Ferrand a été la première cité française à rejoindre le réseau UNESCO, avant que Mantes-la-Jolie, Montpellier et Évry-Courcouronnes ne soient retenues à leur tour. Les divers acteurs de ce processus souhaitent aujourd’hui croiser leurs regards avec d’autres expériences nationales et internationales, permettant d’apporter un éclairage extérieur sur leur action y compris face à la crise du coronavirus. Comprendre ce qui se passe aujourd’hui est peut-être le meilleur moyen de penser « l’après ».

Le programme

La contribution de la Chaire

Didier Jourdan a eu l’honneur de participer à ce colloque et représenter la Chaire UNESCO ÉducationS & Santé.

Publié par Didier dans Actualités
La santé à l’école en 700 secondes et 5 idées clés !

La santé à l’école en 700 secondes et 5 idées clés !

Une brève vidéo pour comprendre la santé à l’école après la crise de la Covid-19. Cinq idées pour éclairer le rôle des écoles, collèges et lycées, en matière de santé, à la fois comme milieux de vie où les enfants et les jeunes passent 40% de leur temps éveillé et comme espaces privilégiés d’éducation.

Avec Didier Jourdan, titulaire de la chaire UNESCO et centre collaborateur OMS « EducationS & &Santé ».

Publié par Didier dans Actualités