santé publique

Un rapport scientifique pour demander à l’Europe de rendre obligatoire le Nutri-score

Un rapport scientifique pour demander à l’Europe de rendre obligatoire le Nutri-score

Un groupe de 316 scientifiques et professionnels de santé publie un rapport scientifique expliquant « Pourquoi la Commission européenne doit choisir le logo nutritionnel Nutri-Score – un véritable outil de santé publique s’appuyant sur des preuves scientifiques rigoureuses – comme le logo nutritionnel unique et obligatoire pour l’Europe”

 La Chaire UNESCO Éducations & Santé soutient cette initiative et est signataire de ce rapport.

Extraits du communiqué de Presse, publié le 11 mai 2023

Dans le cadre de sa stratégie “Farm to fork “, la Commission européenne s’est engagée en 2021, à proposer un logo d’information nutritionnelle destiné à être apposé de façon obligatoire sur la face avant des emballages des aliments à l’échelle de l’UE d’ici 2023. Depuis cette annonce, de puissants lobbys se sont fortement mobilisés pour empêcher que le Nutri-Score ne soit choisi comme logo unique et obligatoire pour l’Europe, ou à défaut en retarder l’adoption, ou encore proposer un logo alternatif notoirement inutile pour les consommateurs et la santé publique.

Bien que ce lobbying s’appuie sur des arguments absurdes et malhonnêtes et de nombreuses “fake news”, il semble avoir été suffisamment efficace pour amener la Commission européenne à ne pas tenir ses engagements par rapport aux dates qu’elle avait initialement annoncé pour sa prise de décision concernant l’évolution de la réglementation européenne concernant l’étiquetage nutritionnel des aliments.

Compte-tenu du retard actuel, voire de l’absence de prise d’une décision permettant l’adoption d’un logo nutritionnel obligatoire efficace sur la face avant des emballages des aliments au niveau de l’Union européenne ou encore le risqué d’adoption d’un étiquetage nutritionnel non fondé sur des preuves scientifiques, 316 scientifiques et professionnels de santé travaillant dans les domaines de la nutrition, l’obésité, la santé publique, la médecine préventive, l’endocrinologie, la cancérologie, la cardiologie, la pédiatrie, la psychologie, le droit européen et le marketing social, réunis dans le cadre du « Groupe de scientifiques et de professionnels de la santé européens soutenant Nutri-Score », se sont mobilisés pour faire entendre leur voix dans le débat actuel. Dans cette finalité, ils publient aujourd’hui un rapport scientifique de 61 pages (comprenant 105 références bibliographiques) : « Pourquoi la Commission européenne doit choisir le logo nutritionnel Nutri-Score – un outil de santé publique reposant sur des preuves scientifiques rigoureuses – comme le logo nutritionnel harmonisé et obligatoire pour l’Europe » mettant en lumière des arguments très forts en faveur du choix du Nutri-Score :

  1. les très nombreuses études scientifiques réalisées au cours des dernières années dans une vingtaine de pays qui, d’une part, valident l’algorithme qui sous-tend le calcul du Nutri-Score (notamment des études de cohortes impliquant plus de 500 000 sujets avec un suivi à long terme) et d’autre part, démontrent son efficacité pour aider les consommateurs à orienter leur choix vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle et donc plus favorables à leur santé (au travers d’études réalisées dans des supermarchés virtuels, des magasins expérimentaux et des supermarchés réels). Plus d’une centaine d’études ont été publiées depuis 2014 dans des revues internationales à comité de lecture démontrant l’intérêt du Nutri-Score, en particulier pour les populations défavorisées, ainsi que sa supériorité en termes de performances par rapport aux autres logos,
  2. la récente mise à jour de l’algorithme du Nutri-Score par un comité scientifique composé d’experts européens indépendants qui a permis de corriger certaines de ses “limites” identifiées depuis sa mise en place et ainsi améliorer encore plus sa cohérence avec les recommandations nutritionnelles actuelles de santé publique,
  3. les conclusions du rapport du Centre commun de recherche européen (JRC) de la CE publié en septembre 2022 qui conclut clairement que les consommateurs, y compris ceux à faibles revenus, préfèrent les logos simples, colorés et évaluatifs (comme Nutri-Score) par rapport aux logos monochromes non évaluatifs plus complexes (comme Nutrinform),
  4. les résultats de la consultation publique lancée par la CE entre décembre 2021 et mars 2022 qui ont montré que la majorité des organisations de consommateurs et ONGs, les citoyens, les institutions de recherche et d’éducation et les autorités de santé publique soutiennent massivement un logo nutritionnel qui fournit des informations graduelles sur la qualité nutritionnelle globale des aliments (ce qui correspond totalement aux caractéristiques du Nutri-Score),
  5. le soutien de nombreuses associations scientifiques et sociétés savantes européennes – notamment l’European Public Health Association (EUPHA), l’European Childhood Obesity Group (ECOG), l’European Heart Network (EHN), ), l’European Academy of Paediatrics, United European Gastroenterology,…- des associations de consommateurs (en particulier le bureau européen des Unions de Consommateurs -BEUC- regroupant 46 organisations de consommateurs indépendantes de 32 pays européens) et des ONG telles que FoodWatch (présent dans différents pays européens),
  6. son adoption formelle et sa mise en œuvre dans 7 pays européens à ce jour (France, Belgique, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Luxembourg et Suisse) qui ont permis de démontrer la faisabilité de son déploiement, le soutien fort des consommateurs qui l’utilisent largement et son impact sur les ventes des aliments dans les supermarchés conforme à ses objectifs.

Le rapport publié ce jour fournit également des réponses scientifiques à des questions qui peuvent être légitimement posées concernant Nutri-Score, mais qui sont souvent utilisées de façon malhonnête et surexploitées par les lobbys pour essayer de discréditer Nutri-Score:

  • pourquoi il ne prend pas en compte l’ultra-transformation des aliments;
  • pourquoi il est calculé par 100 g/100 ml et non par portion;
  • pourquoi il n’inclut pas tous les éléments nutritionnels et composants alimentaires d’intérêt;
  • pourquoi il ne se substitue pas aux recommandations générales en matière de nutrition et de santé publique;
  • pourquoi il ne constitue pas une attaque contre les aliments traditionnels et ne pénalise pas les produits AOP et IGP;
  • pourquoi il n’est pas une menace pour le régime méditerranéen;
  • pourquoi le système de batteries Nutrinform n’est pas une alternative légitime.

Ce rapport très complet, rédigé et soutenu par de très nombreux scientifiques et professionnels de santé académiques a pour objectif de rappeler aux autorités européennes que leur décision de mettre en place un logo nutritionnel obligatoire pour l’Europe doit être basée sur la science et la santé publique et qu’ils ne doivent en aucun cas céder aux pressions des lobbys qui ne défendent que des intérêts économiques ! C’est pourquoi les scientifiques et professionnels de santé européens à l’origine de ce rapport (et le comité de soutien compose d’experts internationaux travaillant dans ce domaine) demandent à la Commission de proposer, dans les plus brefs délais, une législation pour adopter un étiquetage nutritionnel interprétatif obligatoire à l’échelle de l’UE qui soit basé sur la science, comme c’est le cas du Nutri-Score. Il est clair que l’adoption du Nutri-Score en Europe contribuera à aider les consommateurs européens à tendre vers des choix alimentaires plus favorables sur le plan nutritionnel et à réduire leur risque de développer des maladies chroniques liées à la nutrition, telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension, les cancers… qui constituent des problèmes de santé publique ayant un coût humain, social et économique majeur dans toute l’Europe.

Il est évident que l’affichage obligatoire d’un logo nutritionnel, comme Nutri-Score, sur la face avant des emballages de tous les aliments ne résoudra pas à lui seul tous les problèmes liés à la nutrition, mais cette mesure contribuera à améliorer les apports alimentaires et le statut nutritionnel de la population (comme cela a été scientifiquement démontré par de nombreux travaux). Même si Nutri-Score est fondé sur des bases et des preuves scientifiques solides, il n’est qu’un élément d’une politique nutritionnelle de santé publique efficace. Mais cette mesure simple est importante pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus favorables à leur santé au moment de leur acte d’achat tout en poussant les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle des produits qu’ils fabriquent. 

Pour télécharger :

Publié par Didier dans Actualités
Lettre ouverte d’associations européennes de santé publique et de consommateurs à la CE pour défendre le futur logo nutritionnel pour l’Europe

Lettre ouverte d’associations européennes de santé publique et de consommateurs à la CE pour défendre le futur logo nutritionnel pour l’Europe

Des associations européennes de santé publique et de consommateurs[1] ont écrit le 19 décembre 2022 à Frans Timmermans (Executive Vice-President for the European Green Deal), et aux commissaires Kyriakides (DG Santé) and Wojciechowski (DG Agri) de la CE pour leur faire part de leur inquiétude par rapport à la révision de la législation européenne concernant la mise en place d’un logo nutritionnel en face avant des aliments. Ils regrettent également que le débat européen actuel soit de plus en plus polarisé et moins fondé sur l’existence de preuves scientifiques et sur des préoccupations de santé publique.

Dans cette lettre, le BEUC, l’EHN et l’EPHA rappellent les critères clés pour que le futur logo nutritionnel de l’UE puisse répondre aux besoins des consommateurs et les orienter vers des choix plus sains, à savoir :

  • être obligatoire ;
  • être fondé sur des preuves scientifiques solides, issue de la recherche indépendante ;
  • fournir des informations nutritionnelles simplifiées à l’aide d’éléments interprétatifs à codes couleurs ;
  • être basé sur des références standards uniformes (100 g ou 100 ml) ;
  • permettre de comparer les produits en fonction de leur composition en nutriments dont la consommation en excès est délétère (acides gras saturés, sucre, sel) ;
  • être perçu comme un outil complémentaire à l’éducation des consommateurs et aux recommandations alimentaires génériques.

Dans la mesure du possible, il doit être testé en conditions réelles dans des supermarchés, et en particulier par rapport aux consommateurs appartenant aux groupes socioéconomiques les plus défavorisés qui sont les plus exposés au surpoids et d’obésité.

Les signataires de la lettre rappellent qu’il existe de nombreuses preuves scientifiques démontrant que les logos interprétatifs à codes couleur sont les plus efficaces pour aider les consommateurs à comprendre et à comparer facilement la valeur nutritionnelle des produits alimentaires, en particulier pour les consommateurs de plus faibles niveaux socioéconomiques. Ils citent le rapport du Joint Research Center de la CE (publié en 2022) qui a conclu que « les logos nutritionnels interprétatifs les plus simples, utilisant des codes-couleurs semblent les mieux adaptés pour répondre aux besoins d’information des consommateurs au moment de leur acte d’achat ».

L’ensemble de ces critères sont réunis par Nutri-Score, logo interprétatif dont le format graphique repose sur un code-couleur. Le calcul de son algorithme est basé sur des quantités de référence standard (100 g ou 100 ml) et permet de comparer les produits en fonction de leurs teneurs en nutriments à limiter (acides gras saturés/sucre/sel). Enfin, Nutri-Score repose sur des bases scientifiques robustes et solides avec plus de 70 études scientifiques, publiées par des chercheurs académiques indépendants dans des revues scientifiques à Comité de lecture. Ces études ont confirmé la validité du système de profilage nutritionnel qui sous-tend son algorithme de calcul et ont mis en évidence, dans de nombreux pays, l’efficacité de son format graphique. Ces études ont montré que Nutri-Score était particulièrement efficace dans les groupes à risque (populations défavorisées, étudiants, sujets atteints de maladies chroniques). 

Télécharger la lettre

Lire l’information sur le blog de Nutriscore


[1] l’European Heart Network « EHN », l’European Public Health Alliance « EPHA » et le Bureau européen des unions de consommateurs « BEUC ». L’EPHA regroupe 89 organisations impliquées dans le domaine de la Santé Publique dans 21 pays européens; EHN, 28 associations et fondations nationales dédiées aux maladies cardiovasculaires; et le BEUC, 46 associations de consommateurs indépendantes.

Publié par Didier dans Actualités
Nutriscore : un outil de santé publique validé par la science

Nutriscore : un outil de santé publique validé par la science

L’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionelle (EREN) de l’Université Sorbonne Paris Nord a réalisé une vidéo expliquant en 2,45 minutes pourquoi et comment le NutriScore est un véritable outil de santé publique basé sur la science.

Dans le contexte actuel du débat européen sur la mise en place d’un étiquetage nutritionnel unique et obligatoire sur le devant des emballages pour tous les pays européens, il est important de souligner que le Nutri-Score est fondé sur une base scientifique solide et que la science doit être au cœur du débat pour choisir un étiquetage nutritionnel réellement utile pour les consommateurs.

Nutri-Score a fait l’objet de nombreuses études scientifiques publiées dans des revues internationales à comité de lecture (plus d’une soixantaine réalisées dans une trentaine de pays) qui ont validé le mode de calcul du Nutri-Score et démontré sa pertinence.

Vidéo en français
Vidéo avec sous-titres en anglais
Vidéo avec sous-titres en espagnol

Pour en savoir plus :

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Article – Ecoles et pandémie : qu’avons-nous appris de la crise sanitaire ?

Article – Ecoles et pandémie : qu’avons-nous appris de la crise sanitaire ?

Publié dans le dernier numéro de Santé Publique (6/2021), l’article Ecoles et pandémie: qu’avons-nous appris de la crise sanitaire[1]  propose une analyse des différents enjeux de la gestion de la pandémie à l’échelle des écoles et identifie les changements de paradigmes nécessaires pour construire la résilience des écoles et des sociétés aux crises futures. Il est en libre accès jusqu’au 28 avril 2022.

Résumé : La pandémie de COVID-19 a confronté le monde entier à une crise d’une ampleur inédite. Pour lutter contre la propagation du virus, des mesures sans précédent ont été prises dans de nombreux pays, bouleversant le fonctionnement habituel des sociétés. De par ses multiples impacts sociaux, éducatifs, économiques et sanitaires, la fermeture quasi généralisée des écoles au niveau mondial, pendant le premier confinement, est sans doute l’une des mesures les plus marquantes dans la gestion de cette pandémie.

La question du fonctionnement des écoles pendant la crise révèle de façon aiguë les tensions entre les différents défis sanitaires, sociaux, politiques et éthiques posés par la pandémie actuelle. Dans un contexte à la fois d’urgence et d’incertitude, les gouvernements ont dû mettre en balance les risques incertains liés à l’ouverture des écoles et les préjudices bien documentés liés à une fermeture prolongée. Quels sont les savoirs convoqués pour fonder de telles décisions complexes et quels sont les facteurs qui orientent les choix ? Quelles ont été les différentes réponses apportées selon les pays et comment celles-ci sont-elles construites ? Une fois les décisions politiques prises, comment celle-ci sont-elles reçues, interprétées et mises en œuvre par les professionnels sur le terrain ? Comment préparer les écoles aux crises sanitaires ? Telles sont les questions que cette analyse rétrospective se propose d’étudier.

En s’appuyant à la fois sur les données scientifiques disponibles, les réponses dans les différents pays et les données issues de l’expériences des professionnels du terrain à l’échelle mondiale, les auteurs analysent les principaux enjeux de la fermeture et la réouverture des écoles, de la prise de décision à sa mise en œuvre concrète sur le terrain. Cette démarche permet de tirer les premiers enseignements de la crise et d’introduire les changements de paradigmes nécessaires pour construire des réponses durables aux défis actuels et futurs de nos sociétés.

Lien vers l’article (en libre accès jusqu’au 28/04/2022)


[1] Jourdan, D., Gray, N. & Ivassenko, V. (2021). Écoles et pandémie : qu’avons-nous appris de la crise sanitaire ?. Santé Publique, 33, 813-822. https://doi.org/10.3917/spub.216.0813 (en libre accès jusqu’au 28/04/2022)

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Pour une santé publique intersectorielle, interdisciplinaire et interministérielle – Une tribune publiée dans le Monde ce 16 mars 2022

Pour une santé publique intersectorielle, interdisciplinaire et interministérielle – Une tribune publiée dans le Monde ce 16 mars 2022

La Chaire UNESCO EducationS & Santé est signataire de la tribune publiée ce 16 mars 2022 dans Le Monde, appelant à repenser les stratégies de santé publique. Co-signée par une trentaine de chercheurs, de praticiens de santé publique et d’élus, celle-ci rappelle que les déterminants sociaux de la santé jouent un rôle majeur sur l’état de santé des populations et sont à l’origine des inégalités sociales et territoriales de santé. Seules les stratégies associant le développement des capacités des personnes et l’action sur les écosystèmes de vie (création d’environnements favorables à la santé) s’avèrent efficaces à créer les conditions de la santé de tous. Les approches centrées exclusivement sur les comportements individuels ou à visée essentiellement informative ne permettent pas d’agir efficacement et durablement sur la santé des populations et viennent trop souvent amplifier les inégalités sociales de santé.

Il est ainsi crucial de développer des réponses intersectorielles aux défis de santé, en articulant ses différentes dimensions sanitaires, sociales et éducatives. Il convient pour cela de soutenir fortement les dispositifs et instances qui permettent de croiser enjeux sanitaires, éducatifs et sociaux, comme la politique de la ville, les contrats locaux de santé, le comité interministériel pour la santé ou les commissions de coordination des politiques publiques…

Une autre priorité est de faciliter le partage des savoirs et le transfert de connaissances entre les acteurs de la recherche, les décideurs politiques, les professionnels ou acteurs de terrain, sans oublier les populations elles-mêmes. Il s’agit de contribuer à ce que les pratiques soient fondées sur des données scientifiques valides, mais aussi de les articuler avec les savoirs expérientiels des acteurs de terrain et des populations, dans des pratiques qui fassent sens pour tous. Comme le précisent les co-signataires de la tribune, « le recours mais surtout l’adaptation et l’appropriation, par les acteurs de terrain et les décideurs, des résultats issus de la recherche exigent de créer des plates-formes locales de transfert de connaissances intégrant savoirs scientifiques et expertise des acteurs ».

C’est justement l’ambition spécifique de la Chaire UNESCO et Santé que de contribuer à développer ces perspectives intersectorielles, favoriser la collaboration entre les secteurs de l’éducation, du social et de la santé, mais aussi entre les différents acteurs.

Lien vers la tribune

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Communiqué de presse – 42 sociétés savantes et associations de santé écrivent au gouvernement pour soutenir le développement du Nutri-Score

Communiqué de presse – 42 sociétés savantes et associations de santé écrivent au gouvernement pour soutenir le développement du Nutri-Score

Communiqué de presse de la Société Française de Santé Publique (SFSP) et de la Société Française d’Hépatologie (AFEF) – 17 décembre 2021

Alors qu’une violente offensive anti Nutri-Score est menée en France, depuis plusieurs semaines, par les grands producteurs de fromages et de charcuteries, l’AFEF (Société Française d’Hépatologie) et la Société Française de Santé Publique (SFSP) ont initié un courrier de soutien à ce dispositif essentiel de santé publique. Il est adressé ce jour au Premier ministre et aux ministres en charge de la Santé, de l’Agriculture et de l’Alimentation, de l’Economie et des Finances et des Affaires européennes. L’initiative vient en appui d’une tribune signée par plus de 850 scientifiques et professionnels de la santé.

A propos de la campagne en cours

La mobilisation anti Nutri-Score de grands groupes industriels a malheureusement trouvé l’appui de plusieurs personnalités politiques, au mépris des défis majeurs de santé publique auxquels la France est de plus en plus confrontée, tels que l’obésité, les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le diabète…

Nos 42 organisations (cf. liste ci-dessous) souhaitent manifester leur plein soutien au Nutri-Score et alerter sur les risques d’un retour en arrière par rapport au projet de la Commission Européenne de rendre obligatoire un logo nutritionnel pour tous les aliments d’ici la fin de 2022.

A propos du Nutri-Score

Adopté, en 2017, ce logo nutritionnel qui répond à un double objectif : mieux informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments et leur permettre de les comparer entre eux ; inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits. Le choix du logo a été fait par le gouvernement sur la base de travaux scientifiques reconnus. Depuis 2017, son effet positif a été documenté par de nouveaux travaux de recherche.

Le Nutri-Score s’est avéré être un instrument très utile pour sensibiliser la population à une correcte consommation, grâce à sa facilité d’interprétation qui simplifie la lecture des valeurs nutritionnelles propres aux différents aliments. La France dispose donc d’un outil de santé publique qui, en cohérence avec d’autres mesures de santé publique, peut permettre d’avoir une efficacité sur l’état nutritionnel et la santé de nos concitoyens.

A l’heure où la France s’apprête à occuper la présidence du Conseil de l’Union européenne, nous devons pouvoir compter sur un soutien sans faille de notre gouvernement dans la promotion de cet outil devenu indispensable à la santé publique, dans notre pays et à l’échelle de tout le continent.

La Chaire UNESCO ÉducationS & Santé soutient cette initiative et est co-signataire de ce courrier.

>> Télécharger le communiqué en PDF

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Plaidoyer pour le plaidoyer en santé publique – L’enregistrement et les ressources du webinaire sont disponibles !

Plaidoyer pour le plaidoyer en santé publique – L’enregistrement et les ressources du webinaire sont disponibles !

Vous avez été nombreux à participer à notre dernier webinaire, co-organisé avec le Réseau Francophone International pour la Promotion de la Santé (REFIPS) sur le thème du plaidoyer et de la communication en promotion de la santé. Les interactions avec les intervenants ont été des plus riches et ont montré que ces questions se trouvaient au cœur des préoccupations des acteurs et professionnels de la santé publique et promotion de la santé.

Vous n’avez pas pu vous joindre à l’évènement ? Vous souhaitez réécouter les échanges ? Le replay et l’ensemble des ressources sont maintenant disponibles !

>> Accès au replay et à l’ensemble des ressources

Résumé

Pour agir efficacement et durablement pour la santé des populations et réduire les inégalités, une réponse collective et coordonnée sur l’ensemble des déterminants de la santé est nécessaire. Ce scénario de transformation sociale suppose donc la mise en place de stratégies intersectorielles et des politiques publiques adaptées. Dès lors, il est capital pour tout acteur de santé publique ou de promotion de la santé de savoir rassembler et engager collectivement les différentes parties impliquées. Le plaidoyer est l’ensemble des actions visant à orienter, guider, soutenir l’élaboration de politiques et de pratiques en faveur de la santé de tous. Pour autant, entre le spectre de l’influence et celui du militantisme, le plaidoyer n’a rien d’une pratique simple ou évidente pour les acteurs de santé publique.

En partant d’exemples et de situations concrètes, ce webinaire avait pour but de discuter des enjeux de la pratique du plaidoyer pour les acteurs de santé publique, des freins et des obstacles (réels ou ressentis) pour les professionnels à s’emparer de cette pratique, et des leviers possibles pour une action transformatrice en santé publique.

Trois questions ont structuré les échanges :

  • En quoi le plaidoyer est une compétence décisive et nécessaire en santé publique ?
  • Entre recherche et militantisme : quelle posture possible / souhaitable pour les professionnels de santé publique ?
  • Quelles données, quels savoirs, quelles compétences sont nécessaires pour mener une démarche de plaidoyer légitime ?
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Pré-conférence en ligne – Participation réelle et pouvoir transformatif de la promotion de la santé – 10 novembre 2021

Pré-conférence en ligne – Participation réelle et pouvoir transformatif de la promotion de la santé – 10 novembre 2021

La Chaire UNESCO co-organise une pré-conférence dans le cadre de la 14e Conférence européenne sur la santé publique (Glasgow, 10-12 novembre), en partenariat avec la section Promotion de la santé de l’EUPHA et l’Institut international de l’Université du Michigan.

Cette préconférence a pour objectif d’ouvrir de nouvelles perspectives pour contribuer à la participation réelle des populations à leur propre santé et mettre en oeuvre le pouvoir transformatif de la promotion de la santé. En passant de la participation comme mantra à la participation comme pratique, cette pré-conférence vise à placer l’inclusion au cœur des enjeux des politiques de santé pour tous.

En plus de ces objectifs, nous souhaitons créer un espace qui soutient le réseautage international entre les professionnels et les chercheurs intéressés par l’avancement des interventions de santé publique participatives et communautaires.

Date : le 10 novembre 2021 à partir de 9 heures

Pour plus d’informations et pour s’inscrire

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Article : Coopération et cohérence : une enquête mondiale auprès des professionnels impliqués dans la réouverture des écoles lors de la pandémie de COVID-19

Article : Coopération et cohérence : une enquête mondiale auprès des professionnels impliqués dans la réouverture des écoles lors de la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a privé d’école 90% de la population scolaire mondiale. Les fermetures d’écoles ont été décidées dans la précipitation : des modalités d’enseignement à distance ont alors dû être créées, dans l’attente de savoir quand et dans quelles conditions les écoles pourraient réouvrir. Les gouvernements ont publié des recommandations pour la réouverture des écoles à des rythmes variables, qui ont évolué au fil des mois, avec un nombre considérable de négociations et de discussions entre les différentes parties prenantes. Afin de contribuer à nourrir la réflexion sur les meilleures façons de soutenir les écoles en temps de crise, une étude mondiale a été conduite auprès des professionnels de la santé et de l’éducation impliqués dans la réouverture des écoles. L’objectif de l’étude était de collecter et d’analyser les pratiques au sein des différents pays et territoires. Un questionnaire semi directif a ainsi été diffusé via la communauté de la Chaire UNESCO ÉducationS & Santé et d’organisations partenaires.  192 réponses provenant de 43 pays et territoires et d’une région multi-pays ont ainsi été recueillis.

L’article[1] publié le 9 juin 2021 dans Health Education présente les résultats de cette étude et formule des propositions sur les meilleurs moyens de soutenir les écoles, les professionnels, les parents, les élèves et les communautés tout au long du processus de réouverture.

Lire l’article intégral (en anglais)


[1] Gray, N.J. and Jourdan, D. (2021), “Co-operation and consistency: a global survey of professionals involved in reopening schools during the COVID-19 pandemic”, Health Education, Vol. ahead-of-print No. ahead-of-print. https://doi.org/10.1108/HE-07-2020-0054

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La santé, un enjeu de société – Nouvelle édition revue et augmentée

La santé, un enjeu de société – Nouvelle édition revue et augmentée

La santé est loin d’être une simple question médicale, elle se construit en interaction avec les domaines sanitaires, sociaux, culturels, politiques, éthiques. Pour comprendre et répondre aux enjeux de santé, toujours complexes, il est ainsi nécessaire de croiser les regards et les perspectives.

L’ouvrage donne la parole aux spécialistes de diverses disciplines : historiens, sociologues, économistes de la santé, psychologues, médecins, infirmiers, ergonomes… et s’adresse à tous, du particulier, soucieux de mieux comprendre une question centrale de nos existences, aux professionnels désireux de nourrir leur réflexion sur un domaine en perpétuel changement.

Didier Jourdan a contribué à nourrir la réflexion développée dans cet ouvrage par la rédaction de deux chapitres : L’école, acteur clé de la santé et La santé publique aujourd’hui.

L’ AUTEUR :

Hélène Frouard est journaliste scientifique, membre de la rédaction du magazine Sciences Humaines.

Catherine Halpern fut cheffe de rubrique de la rédaction de Sciences Humaines. Spécialiste des questions de société, elle a coordonné de nombreux dossiers du magazine et dirigé plusieurs ouvrages aux éditions Sciences Humaines. Elle est aujourd’hui responsable de mission à la Ville de Paris.

Avec les contributions de :

A.-M. Arborio, C. Avril, J. Barbot, P. Bataille, J.-P. Besancenot, F. Brugère, J. Canonne, C. Capuano, M. Castra, M. Deshayes, S. Divay, B. Dormont, S. Fanzaing, O. Faure, C. Fournier, É. Giroux, C. Halpern, L. Hartmann, E. Hirsch, B. Jacques, D. Jourdan, P. Le Coz, G. Marchand, P. Marichalar, C. Marin, J.-F. Marmion, R. Meyran, X. Molenat, M. Navarre, F. Pierru, P. Pinell, C. Rabier, C. Rebillard, M. Robelet, F.-X. Schweyer, P. Steiner, L. Testot, F. Trécourt, P. Zawieja.

Lien vers l’éditeur : https://editions.scienceshumaines.com/la-sante_fr-786.htm

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